Faire de la paix des familles le premier foyer de la paix publique est un mythe fondateur depuis l’Antiquité. L’analyse historique des structures familiales du pouvoir et des formes d’organisation domestique illustre les métamorphoses d’un tel lieu commun. Naguère articulée à l’autorité absolue du pater familias, la paix des familles épouse les mutations contemporaines de la parentalité, où depuis les années 1970, la protection juridique des enfants est un enjeu clé de la paix sociale.
Informations complémentaires
De nombreux mythes fondateurs associent les désordres civils aux discordes familiales. Faire de la paix des familles le premier foyer de la paix publique est un topos de la pensée mythique ainsi que de la culture politique et religieuse depuis l’Antiquité. Cette table ronde souhaite cerner les métamorphoses historiques d’un lieu commun a priori atemporel. Au-delà des usages rhétoriques, l’articulation entre paix privée et publique témoigne de structures familiales du pouvoir et de formes d’organisation domestique historiquement changeantes. Naguère articulée à l’autorité absolue du paterfamilias, la paix des familles épouse les mutations contemporaines de la parentalité. À l’heure de la démocratisation de l’institution familiale depuis les années 1970, la protection juridique des enfants est un enjeu clé de la paix sociale. Saisir la dimension familiale de la paix publique revient in fine à historiciser et à désessentialiser les rapports entre familles et États.
Christophe Badel, Vincent Gourdon, Sylvie Joye, François-Joseph Ruggiu
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